Dron en San Juan del Ramo

Título: Dron en San Juan del Ramo
Autor: Ruben Martínez de Laguna Ortiz
Publicación: 26 junio 2018
Fuente: YouTube




El Calvario y San Martín de Tidón, 3D

Título: Ermita del Calvario y Ermita de San Martín de Tidón
Autor: juancarloslaiglesia
Fuente: juancarloslaiglesia@Sketchfab

Modelos 3D en Sketchfab

Título: Modelos 3D de Viana en Sketchfab
Autor: juanbrualla
Fuente: juanbrualla@Sketchfab









Où est la tombe de César Borgia? por Charles Yriarte, 1886

Título: Où est la tombe de César Borgia
Publicacion: preriódico diario "Le Temps". Paris
Autor: Charles Yriarte
Fecha; 05-08-1886
Fuente: Gallica


OU EST LA TOMBE DE CÉSAR BORGIA ?
L'un des épisodes de la campagne d'archives que nous venons d'entreprendre dans les diverses provinces de l'Espagne, dans le but d'y suivre les traces de César Borgia, a amené un résultat qui ne saurait être indifférent à ceux qui ont le goût de l'histoire. Nous allons rappeler rapidement le sujet et les circonstances, et nous irons droit au fait.
La vie de César Borgia, le terrible fils du pape Alexandre VI et de la Vanozza, est très courte; inscrit dès sa naissance sur la liste des protonotaires du Vatican, dès l'âge de quinze ans il est nommé évêque de Pampelune; deux années après il entre au Sacré-Collège comme cardinal de Valence, et à vingt-deus ans, ayant répudié la pourpre pour ceindre l'épée, iî devient capitaine général des troupes pontificales. L'alliance du roi de France Loins XII lui donne pour épouse une fille du roi de Navarre et l'appui de nos troupes; il soumet en deux années toutes les villes des Romagnes, et el rêve de reconstituer à son profit le royaume de l'Italie centrale, quand la mort de son père ruine ses projets et le laisse face à face avec Jules II. César n'a que vingt-sept ans, il a cessé d'agiter l'Italie; trahi par Gonzalve de Cordove, il est porté à bord d'une galère clans le port de Naples transféré à Médina del Campo au nord del'Espagne et enfermé dans le château fort de la Mota. Deux ans après il s'enfuit, apparaît à Pampelune à la cour de son beau-frère Jean d'Albret, et trois mois plus tard, le 12 mars 1507, étant tombé dans une embuscade aux en virons de la petite ville de Viana, dont il investit le château, il meurt percé do onze coups de lance à l'âge de trente et un ans.
Préoccupé de restituer cette courte et dramatique existence, dont. les quatre dernières années n'ont pas encore eu d'historien, au printemps de 1885, nous cherchions notre héros dans toutes les villes des  Romagnes. La tentation nous vint de- suivre le sillon de sa galère jusqu'à Valence,- d'aborder en Espagne avec lui, et de savoir le dernier mot de sa captivité de sa fuite et de sa mort. Au printemps de cette année, à Medina del Campo, nous mesurions la hauteur du fossé dans lequel le héros se laissa choir en se brisant les os et, les archives de Simancas nous ayant livré les inter rogatoires de ses complices nous pouvions le suivre à la piste, quand, guéri de ses blessures, il se déguise en muletier, gagne la mer, troque ses chevaux contre une tartane et, déguisé en marchand de blé, débarque à Santander pour gagner plus sûrement Pampelune, ou il retrouvera le roi son beau-frère. De Pampelune, nous devions bientôt entrer à sa suite à Viana, visiter le château qu'investit et descendre dans le ravin où, il y a aujourd'hui près de quatre siècles, on releva son cadavre. Nous venions d'assister à l'épilogue, il ne nous restait plus qu'à retrouver la tombe. - Où devions-nous là chercher ?
Tomaso Tomasi, le premier en date des historiens italiens de César Borgia, place son sépulcre à Pampelune, et tous les autres l'ont suivi. Grégorovius, le plus célèbre des modernes qui ont traité du Valentinois, s'appuyant sur le témoignage de celui-là même qui releva le corps de César sur le champ de bataille et fut chargé d'annoncer son trépas à Lucrèce Borgia, a écrit les lignes suivantes « César mourut le jour anniversaire de son élection au siège épiscopal de Pampelune; on l'ensevelit avec pompe dans cette même ville. 11 avait trente et un ans, l'âge de Néron. « Et l'illustre auteur de Home au moyen âge cite la pompeuse épitaphe en langue castillane gravée sur la tombe du Valentinois, épitaphe que le secrétaire de Henri IV, l'historien de la Navarre, a ainsi traduite en vers français
Ci-gist en peu de terre,
Un qu'on a redouté; 
Qui partout a porté
Et la paix et la guerre.
Passant, qui vas chercher
Quelque chose louable,̃
Pour chose plus notable,
Plus loin ne dois marcher.
Pampelune, la capitale de la Navarre, est une ville charmante, claire, gaie, bien plantée, ornée de jolies promenades et de fontaines pimpantes mais elle est tyrannisée par les ingé nieurs militaires, qui la laissent serrée dans un vieux justaucorps d'étroites murailles, désor mais platoniques au point de vue de sa défense. On y vit très confortablement, ce qui semblera paradoxal à ceux qui redoutent l'Espagne culinaire et les femmes y sont blanches et roses, piquant contraste aux Andalouses. La cathédrale est une merveille, avec ses arceaux gothiques, ses boiseries de la Renaissance, ses ferronneries élégantes et ses grilles d'autel forgées par des fées. Dans son cloître, unique, une surprise attend le voyageur; un sculpteur français du treizième siècle signe un bas-relief superbe « Jehan Perut fit cette histoire. »Mais de César Borgia, pas un mot; il n'y a là ni tombe, ni pierre, et d'épitaphe moins encore. Nous marquerons cependant notre seconde journée d'une croix blanche; aux archives de YAyuntamiento précieuse découverte entre deux feuilles jaunies sur lesquelles on lit:« Borjtr, i 494 ,« nous trouvons trois lettres inédites, deux de César et une de son père, Alexandre VI. Le premier, à l'âge de quinze ans, annonce à ses « magnifiques amis les alcades et jurés » son élévation au siège épiscopal de leur ville; le second, encore cardinal, en sa qualité de vice-chancelier de l'Eglise, leur notifie la décision pontificale à l'égard de son fils Ctsar, « persona a nos muy conyunta », aveu de l'histoireprécieux à recueillir.
En son palais de la « Députation provinciale la ville a aussi ses archives politiques «L'archivo de loscomptos», où s'entassent les bulles, les chartes, les lettres royales, les livres de raison, les dépenses royales, les délibérations, tous les éléments enfin de l'histoire locale, et, à côté des documents, sont conservés aussi les précieux manuscrits des chroniqueurs navarrais.
Déçu dans l'espoir de rencontrer ici les restes de César, nous pouvions du moins remonter aux sources et entendre les témoins oculaires de sa mort. M. Oloriz a judicieusement classé les archives, M. Yturalde, qui en connaît bien les détours, nous y servira de guide.
Que les récits soient faits par des contemporains, Saint-Simon ignorés, ou par les chroniqueurs officiels de la Navarre, qui sont venus puiser aux sources, le récit partout est le même. D'où venait César quand il apparut en Navarre «comme le diable », dit l'un d'eux; personne n'en sait rien mais, au moment de son arrivée, le grand connétable Luis de Beamonte, rebelle à son roi, occupait la forteresse de Viana, la clef du petit royaume; il s'agissait de la reprendre. César, toujours belliqueux, demanda le commandement des troupes de son beau-frère, et s'en fut l'investir. Beamonte ne l'attendit point, il laissa son fils à la défense de la place et gagna la campagne. Le siège devait durer, les vivres se faisaient rares; le connétable eut l'audace de s'avancer jusque sous les murs de Viana et, à la faveur de la nuit, il put introduire dans.la place soixante chevaux char gés de farine. De sa personne, il se tenait aux écoutes sur la route de Mendavia. Prévenu trop tard, César donna l'alarme, sauta sur son cheval et, se croyant suivi, piqua, droit sur les rébelles, dont il atteignit l'arrière-garde et tua trois hommes de sa propre main. De loin, le connétable voyait ce cavalier qui, séparé des siens, se laissait emporter et frappait sans trêve-; il détacha quelques hommes d'armes, et ceux-ci par des feintes, l'attirèrent dans un ravin peu profonde ou les" siens le perdirent de vue. Seul contre cinq, désarçonne, il combattit en 'héros, mais frappé .d'abord sous l'aisselle, au défaut de l'armure, il tomba bientôt percé de blessures. Sa brillante armure tenta les aggpesseurs, ils le dépouillèrent et abandonnèrent le cadavre en le couvrant d'une pierre.
Dès qu'il vit cette cuirasse aux armes d'un prince, Beamonte s'emporta contre ceux qui n'avaient pu prendre vivant celui qui la portait et envoya chercher le cadavre, Les siens allaient l'atteindre quand ils entendirent les clameurs des royaux; ils durent rebrousser chemin, entraînant avec eux un écuyer tout en émoi qu'ils avaient trouvé errant sur le champ de bataille. On montra l'armure au prisonnier, qui fondit en larmes, car le matin même il en avait revêtu son maître, « César Borgia de France, duc des Romagnes ». Le temps pres sait, le roi pouvait les joindre; Beamonte tira vers Lérin, laissant l'écuyer en liberté. Juanito Grasica, c'était son nom, revint vers les siens et conduisit le roi Jean d'Albert devant le ca davre de son beau-frère. «On le transporta à Viana, dit l'un des chroniqueurs, et non à Pampelune, comme quelques-uns l'ont voulu dire, et il fut déposé dans l'église paroissiale de SantaMaria.»
Voilà bien, cette fois, l'indication précise du lieu de sépulture.
De Pampelune à Viana, il faut employer deux jours; la route est pittoresque, le pays de Navarre est fait à souhait pour l'embuscade le courrier passe par Estella et ne va pas outre ce jour là c'est le quartier général des carlisles Maroto y faisait fusiller cinq généraux, ses compagnons d'armes, etc'est de laque naguère don Carlos datait ses ordres du jour. On chemine lentement; adieu les six mules andalouses, aux grelots sonores, et le petit zagal, inquiet et vif, au cri guttural, qui émoustille à coups de petites pierres la dclanlera, en lui promettant un beau collier d'argent si elle gravit allègrement lacôte. A midi, le second jour, nous arrivons sur l'éminence où s'élève Viana, la « très noble et très loyale », qui donnait jadis son nom aux fils aînés de Navarre. Il n'y a là ni posada ni fonda, à peine un parador on loge chez l'habitant; le gîte est aimable et cordial est l'accueil.
Dans les rues silencieuses, les petites maisons seigneuriales, aux grands noms sonores, montrent de pompeux écussons sous lesquels on énumôre des titres superbes mais la petite ville est vidé, partout les guerres intestines et les luttes pour l'indépendance ont amoncelé les ruines seule, l'église Santa-Maria, qui se pareà bon droit du titre de succursale de Saint-Jean de Latran, avec son porche superbe criblé de sculptures, rappelle son origine illustre, et les protections pontificales et royales.
Il ne faut compter ici, au point de vue information, ni sur un dépôt d'archives, ni sur une bibliothèque nous n'y rencontrerons pas davantage de ces historiens modestes, savants à huis clos, qui se cachent parfois dans les petites localités et n'ignorent rien du lieu qu'ils habitent. Mais, grâce à la ienveillance de M. de Thibouville, ex-consul de France à Saint-Sébastien, nous sommes en relations par lettres avec le juge de paix du lieu, don Victor Cereceda nos recherches ayant éveillé sa curiosité, il se met à notre disposition pour les seconder. C'est la tradition seule qui va parler; transmise aux vieillards par leurs ancêtres, qui l'ont reçue des témoins oculaires, elle tient lieu de l'histoire même, et les récits naïfs qui nous la rapportent seront tous confirmés par nos recherches. Nous fouillons tout d'abord l'église de Santa-Maria dans tous les sens; pas plus que celle de Pampelune elle ne contient la tombe de César; -les habitants du lieu cependant n'ignorent rien des destinées du monument qui la décorait jadis. Il s'élevait à la droite du maître-autel, il était l'œuvre d'un temps où l'art était dans tout son épanouissement et, sur l'urne sépulcrale, des sculpteurs italiens avaient représenté les rois de l'Ecriture venant pleurer la mort de César.
A une époque de restauration générale de l'église, un évoque du diocèse dont dépend l'église de Viana, l'évoque de Calahorra, qui regardait la présence des cendres de César Borgia comme un outrage pour le lieu saint, les aurait fait enfouir dans la petite rue parallèle à l'église, au pied de la belle terrasse qui règne tout au pourtour. Et le juge de paix, avec une conviction singulière, affirme que, si l'on ouvrait le sol, on trouverait le cadavre. Mais, nous dit-il, personne, avant notre arrivée à Viana et notre lettre transmise à l'alcade par le consul, ne s'est soucié des cendres de César. La tradition va plus loin; elle désigne depuis des siècles un point nettement défini dans la Calle de la Ruaau pied même des marches qui conduisent au porche principal de Santa-Maria, de sorte que, si vraiment ils y reposent, pas un des fidèles qui entrent dans le temple par cette rue étroite, et pas un des chariots qui viennent au marché ne peuvent éviter de fouler les restes du fils d'Alexandre. Le juge affirme aussi que, quelques années plus tôt, on conservait encore dans la ville une targe ou écu, autrefois suspendu au-dessus de la tombe et sur lequel on lisait la devise de César: Aut César aut nihil. Notre imagination s'échauffe à l'idée de cette proie superbe pour une collection d'armures, digne pendant de l'« Epée de César ».
Les documents réunis dans notre dossier viennent donner de la consistance à ces traditions. La Chronique de Navarre, de Moret, con tinuée par le père jésuite Aleson, qui était né à Viana, rapporte le fait de la violation de la tombe et le place à la fin du dix-septième siècle, à l'époque de la restauration générale de l'église. Et si, d'autre part, on ouvre un livre déjà ancien, les Antiquités de Navarre, de Yangues Miranda, directeur des archives de Pampelune (c'est-à-dire Navarrais et mieux renseigné que personne); on lit au chapitre « Viana » les lignes suivantes, qui reproduisent textuelle ment les assertions des naïfs conteurs « Le sépulcre de César et l'épitaphe n'existent plus, et, d'après ce que m'ont dit quelques habitants de Viana, ils ont été éloignés de l'église par ordre d'un évêque fanatique qui crut que les ossements de César profanaient le saint lieu. »
Enfin, un document inattendu, vient jeter un jour nouveau sur le fait de cette destruction du tombeau par un évêque de Calahorra, il nous est fourni par un passage du fameux journal de Burschardt, le maître des cérémonies d'Alexandre VI. L'assertion explique la haine que les prélats du diocèse pouvaient avoir conçue contre tout ce qui portait le nom de Borgia. «Le 26 avril 1496, Pedro de Aranda, évêque de Calahorra, interrogé par le pape Alexandre VI, accusé d'hérésie, est condamné et enfermé au fort Saint-Ange, où il restera cinq mois prisonnier. »
Un tel redoublement d'informations, qui toutes prouvent la vraisemblance de la tradition recueillie à Viana même, devait déterminer don Victor Cereceda à fouiller l'emplacement désigné, Si un étranger ne pouvait point prendre une telle initiative, le juge actuel, alors adjoint à l'alcade, avait toute qualité pour le faire, et l'honneur lui en revient. En présence du secrétaire de la municipalité et de deux personnes dans la confidence, comme si on devait renouveler simplement la mosaïque de cailloux qui sert de pavage à la « Calle de la Rua », don Victor fit attaquer le sol au ras de la dernière marche dans toute sa longueur et sur une largeur d'un mètre seulement. A un mètre de profondeur, on trouva quelques ossements mêlés à de la terre, ossements peu nombreux, mais dont les éléments pouvaient appartenir àdeux cadavres. En avançant davantage, à la même profondeur, la pioche s'arrêta sur destuiles posées horizontalement et recouvrant une cavité étroite et longue en forme de cercueil, fermée sur les côtés par d'autres tuiles non cimentées qui supportaient les premières. En soulevant les tuiles du couvercle, on vit apparaître un squelette complet et en apparence bien conservé mais, dès que l'alcade porta la main sur le crâne, il céda sous la -pression, Il était évident que si on persistait à exhumer ces restes, on les verrait tomber en poussière. Toutes choses furent donc remises discrètement en place après constatation et procès-verbal.
Tels sont les faits qui furent dénaturés bientôt par la rumeur publique. L'Académie de l'histoire en fut saisie, et le ministre de la gobernacion demanda des explications au gouverneur de Pampelune au sujet, dit le rapport, de « la découverte du sépulcre du duc de Valentinois dans l'église Santa-Maria de Viana, où les profanateurs, ayant rencontré le cadavre, entier et momifié, avaient tranché la tête, emporté le crâne, et commis bien d'autres excès ».
L'enquête, confiée à don Nicasio Landa, savant praticien, directeur de l'hôpital militaire  de Pampelune (avec lequel nous avions eu la bonne fortune de vivre de longs mois côte à côte, au Maroc, à l'état-major du maréchal O'Donnell), et à don Juan Yturalde, artiste et écrivain distingué (notre guide à l'Archivo de los comptos), tourna naturellement à l'honneur de l'alcade; et un membre de l'Académie de l'his toire, dont le nom est sympathique à tous dans notre pays, don Pedro de Madrazo, frère du peintre célèbre, membre correspondant de notre Académie des beaux-arts, dans un article très développé et très renseigné, à la Illuslracion española y americana, publia la teneur du procès-verbal de la fouille (attribuée dans son récit à l'initiative d'un écrivain et archéologue français). Voici les conclusions qui mirent fin à l'horrible légende recueillie par le ministère:
« Le sépulcre de marbre de César Borgia a malheureusement été détruit et dispersé il y a bientôt deux siècles c'est alors que fut commise la véritable profanation et accompli l'acte de vandalisme. La reconnaissance qu'on vient de pratiquer aux lieux où une génération déjà lointaine a enfoui le cadavre qu'il contenait, constitue au contraire un acte mesuré, respectueux, prudent et digne de toute approbation. »
L'écrivain cependant faisait ses réserves et les résumait ainsi « Aucune inscription, aucune marque ou insigne ne dénonce la personnalité des restes; on a trouvé sans doute un squelette conservé tout entier, protégé par des pierres disposées en forme de cercueil, mais on a mis à jour d'autres ossements. Qui nous dit que ces restes ne sont pas tout aussi bien ceux de César? »
Si, en effet, on ne peut douter qu'on ne soit  en présence des restes de Borgia en ouvrant la fosse où la tradition conservée à Viana veut
que l'évêque les ait fait jeter, pourquoi d'autres ossements épars à côté du cercueil fait ex pro fesso pour les conserver? C'est qu'en restaurant l'église et en soulevant le pavement on a trouvé sans doute des débris de sépultures, et on les a enfouis près de la fosse faite spécialement pour le Valentinois. Quant à l'absence d'insignes et de toute désignation, elle est la conséquence de la pensée qui a guidé celui qui a ordonné la violation de la sépulture.
Quel était, en effet, son but en accomplis sant un acte dont on n'a plus à douter? Le prélat voulait flétrir la mémoire du fils d'un pape adultère et sacrilège, odieux à sa génération, qui avait déconsidéré l'évêché de Calahorra en accusant d'hérésie le titulaire et le condamnant au cachot; et il rejetait du saint lieu les cendres de César, évêque apostat, cardinal renégat, deux fois assassin et parjure. Comment donc, dans les obscures gémonies où il fallait enfouir son cadavre, l'aurait-il désigné à la postérité, plus sceptique et moins passionnée, et qui ne se souvient aujourd'hui que de la grande pensée politique qui s'abrita sous ce crâne tombé tout à l'heure en poussière ? La fameuse épitaphe aura donc disparu la première.
Jamais, dans une petite ville ruinée, décimée par la guerre étrangère et les luttes intestines, la tradition des hommes et des choses du passé ne s'est conservée plus intacte qu'à Viana, et jamais, en face des monuments, le passé ne s'est reconstitué avec un plus puissant relief. Viana sue l'histoire; le mule tier qui passe, nous voyant le crayon à la main, hypnotisé devant ces marches qui recouvrent le cadavre,'comme si nous voulions les soulever par la force du regard, nous arrête, pour nous raconter l'histoire de Borja, « un Italien, dit-il, malgré son nom espagnol qui repose sous ces cailloux dont sa mule fait jaillir l'étincelle. Et il s'offre à nous guider jusqu'à la porte par laquelle il sortit pour aller trouver la mort. Quand, arrivé devant cette porte sur laquelle nous lisons le nom Concepcion, nous objectons que les historiens la désignent sous le nom de Puerta de la Solana; un passant nous montre d'un air victorieux le boulevard de la Solana, sur lequel elle débouche.
Tout prend un corps à mesure que nous avan çons don Victor nous aide à retrouver, enfermés dans un groupe de maisons qui aujourd'hui en cachent la structure; le plan, la forme, les casernes, les puits, les ponts-levis et les créneaux du castillo investi par César; et quand nous cher chons « la porte secrète, au Midi, donnant sur la campagne, par où, au dire de la Chronique de Zurita, le connétable introduisit les soixante chevaux chargés de farine », une jolie fille de Navarre, gardienne des clefs du château, laisse échapper devant nous le nom de Puerta del Socorro, porte du Secours, qui devient un trait delumière pour l'histoire. Enfin, dans le ravin, au Barranco fal.il où César tomba en combattant, le garde civil chargé de notre sécurité, dans cette belle langue espagnole, sonore, redondante et faite pour les récits épiques; nous raconte le trépas du Valentinois, resté nu sur le champ de bataille. De sorte que, dans ce pli de terrain témoin d'un drame séculaire, évoquée par cette tradition vivante comme si elle était née d'hier, la figure de ce Borgia, dont nous avons retrouvé les portraits, manié l'épée, rassemblé les let tres et enfin exhumé les ossements se dresse sanglante sur des horizons que quatre siècles n'ont pu changer. Où trouver, par les temps troublés où nous sommes, des émotions plus saines et plus fortes que ces grandes émotions de l'histoire?
CHARLES YRIARTE.

Epitafio de César Borgia por Antonio de Guevara, 1523

Títilo: Epistolas Familares Autor: Antonio de Guevara
Edición: Madrid, Isidoro de Hernandez Pacheco. 1782
Primera edición: Valladolid, 1539 y 1541
Fuente: Google books
Tomo III
Letra para el Almirante Don Fadrique, en la qual el Autor toca la manera que tenian los antiguos en las sepulturas y de los Epitafios que ponian en ellas. Es letra notable y graciosa.

Mui Ilustre Almirante y curioso Señor.
Con  vuestra Señoria ni me aprovecha enojar, ni callar, ni blasonar, ni quexar, ni aun dexarle de responder, sino que todavia me ha de combatir con sus cartas, y enviarme à que le absuelva sus dudas.
[...]
(p.377) En el año mil y quinientos veinte y tres viníendo de Francia por Navarra, fuime à oir Misa una mañana à una Iglesia pequeña, que estaba en un lugar que se llama Viano no lexos de Logroño, y ví un Epitafio sobre la sepultura del Duque Valentin, el qual no escribí, sino que el medio tomé en la cabeza, y pienso que decia asi: 
Aquí yace en poca tierra 
al que todo le temia,
el que la paz y la guerra 
por todo el mundo hacia, 
O tu que vas à buscar
dignas cosas de loar, 
si tu loas lo mas digno, 
aqui para tu camino, 
no cures de mas buscar.

Cesar Borgia in Viana. Historical memory in Navarra

Título: Cesar Borgia in Viana. Historical Memory in Navarra
A thesis submitted to the graduate division of the University of Hawai'i at Mānoa in partial fulfilment of the requirements for the degree of Masters of Arts in History
Autora: Mizumoto-Gitter, Allyson Laule'a
Fecha: Mayo 2014
Fuente:  University of Hawai'i. Honolulu
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