Autor: Alexis Sabatier
Fecha: 1836
Publicacion: Bordeaux : Granet, 1836.
Ficha 1 Gallica
Ficha 2 google books
Ficha 3 Biblioteca Virtual de Patrimonio Bibliográfico
retrato de Zumalacarregui copiado de Henningsen |
Enfin, le 4 septembre, Zumalacarregui apprend à Santa-Cruz-de-Campezu, où il était avec quelques bataillons, que Carondelet, qu'il n'appelait que le cobarde (lâche), se trouvait à Viana, ville distante de deux lieues de Logrono.
Viana est placée sur une hauteur qui n'est point dominée de près, et c'est cette position d'une facile défense que Carondelet occupait avec les restes du régiment provincial de Valladolid, le 16e. de ligne, et environ 400 chevaux. Malgré l'infériorité numérique de ses troupes, malgré les fatigues, résultats de nos longues courses, Zumalacarregui, qui n'avait pas une seule pièce pour soutenir l'attaque, n'hésita point à marcher sur cette colonne ; et, par une marche forcée, il arriva avec trois bataillons jusques aux portes de la ville. Une partie de la colonne ennemie nettoyait ses armes. Les christinos, qui nous croyaient loin d'eux, nous prenant sans doute pour des troupes amies, nous laissèrent arriver sur eux sans se mettre en état de défense.
Bientôt, mais trop tard, ils s'aperçurent de leur méprise. Le rappel fut battu, et les troupes se formèrent; mais nos premiers feux les forcèrent à quitter la ville où Carondelet abandonna les compagnies ti service, qui se renfermèrent dans l'église. La cavalerie et l'infanterie se formèrent dans la plaine située entre Viana et l'Ebre.
Zumalacarregui s'avança promptement contre les lignes ennemies, dont la déroute et la dispersion furent complètes, après une courte lutte. L'ennemi, vivement poursuivi, fit sans ordre sa retraite dans la direction de Logrono, où il arriva à la nuit, ce qui nous empêcha de le poursuivre davantage.
Le 16e. perdit son drapeau ; plus de 200 soldats, et plusieurs officiers restèrent sur le champ de bataille.
Nous ne fîmes qu'une centaine de prisonniers , dans le nombre desquels se trouvaient 8 officiers, qui furent fusillés cinq ou six jours après. Les soldats prisonniers demandèrent et obtinrent des armes.
Dans cette action, la première pour lui depuis qu'il était au service de Charles V, un français, nommé Lacour, ex-sergent du 4e- léger, nommé sous-lieutenant dans ma compagnie, fut se mettre, sur la permission que je lui en donnai, à vingt pas de la cavalerie, et, immobile, il brûla à cette distance une vingtaine de cartouches. Dans cette même action, il fit de ses mains plusieurs prisonniers. J'ai connu peu d'hommes ayant sur le champ de bataille autant de courage et de sang froid que lui.
Pendant que Zumalacarregui battait de nouveau Carondelet à Viana, Rodil faisait occuper le Bastan, espérant empêcher par-là la communication de l'armée royale avec la France. Cette mesure, prise dès le principe de la guerre, aurait peut-être servi à la cause de la reine ; mais à cette époque, c'était une faute, puisque la garnison [...]