Mostrando entradas con la etiqueta 1886. Mostrar todas las entradas
Mostrando entradas con la etiqueta 1886. Mostrar todas las entradas

Où est la tombe de César Borgia? por Charles Yriarte, 1886

Título: Où est la tombe de César Borgia
Publicacion: preriódico diario "Le Temps". Paris
Autor: Charles Yriarte
Fecha; 05-08-1886
Fuente: Gallica


OU EST LA TOMBE DE CÉSAR BORGIA ?
L'un des épisodes de la campagne d'archives que nous venons d'entreprendre dans les diverses provinces de l'Espagne, dans le but d'y suivre les traces de César Borgia, a amené un résultat qui ne saurait être indifférent à ceux qui ont le goût de l'histoire. Nous allons rappeler rapidement le sujet et les circonstances, et nous irons droit au fait.
La vie de César Borgia, le terrible fils du pape Alexandre VI et de la Vanozza, est très courte; inscrit dès sa naissance sur la liste des protonotaires du Vatican, dès l'âge de quinze ans il est nommé évêque de Pampelune; deux années après il entre au Sacré-Collège comme cardinal de Valence, et à vingt-deus ans, ayant répudié la pourpre pour ceindre l'épée, iî devient capitaine général des troupes pontificales. L'alliance du roi de France Loins XII lui donne pour épouse une fille du roi de Navarre et l'appui de nos troupes; il soumet en deux années toutes les villes des Romagnes, et el rêve de reconstituer à son profit le royaume de l'Italie centrale, quand la mort de son père ruine ses projets et le laisse face à face avec Jules II. César n'a que vingt-sept ans, il a cessé d'agiter l'Italie; trahi par Gonzalve de Cordove, il est porté à bord d'une galère clans le port de Naples transféré à Médina del Campo au nord del'Espagne et enfermé dans le château fort de la Mota. Deux ans après il s'enfuit, apparaît à Pampelune à la cour de son beau-frère Jean d'Albret, et trois mois plus tard, le 12 mars 1507, étant tombé dans une embuscade aux en virons de la petite ville de Viana, dont il investit le château, il meurt percé do onze coups de lance à l'âge de trente et un ans.
Préoccupé de restituer cette courte et dramatique existence, dont. les quatre dernières années n'ont pas encore eu d'historien, au printemps de 1885, nous cherchions notre héros dans toutes les villes des  Romagnes. La tentation nous vint de- suivre le sillon de sa galère jusqu'à Valence,- d'aborder en Espagne avec lui, et de savoir le dernier mot de sa captivité de sa fuite et de sa mort. Au printemps de cette année, à Medina del Campo, nous mesurions la hauteur du fossé dans lequel le héros se laissa choir en se brisant les os et, les archives de Simancas nous ayant livré les inter rogatoires de ses complices nous pouvions le suivre à la piste, quand, guéri de ses blessures, il se déguise en muletier, gagne la mer, troque ses chevaux contre une tartane et, déguisé en marchand de blé, débarque à Santander pour gagner plus sûrement Pampelune, ou il retrouvera le roi son beau-frère. De Pampelune, nous devions bientôt entrer à sa suite à Viana, visiter le château qu'investit et descendre dans le ravin où, il y a aujourd'hui près de quatre siècles, on releva son cadavre. Nous venions d'assister à l'épilogue, il ne nous restait plus qu'à retrouver la tombe. - Où devions-nous là chercher ?
Tomaso Tomasi, le premier en date des historiens italiens de César Borgia, place son sépulcre à Pampelune, et tous les autres l'ont suivi. Grégorovius, le plus célèbre des modernes qui ont traité du Valentinois, s'appuyant sur le témoignage de celui-là même qui releva le corps de César sur le champ de bataille et fut chargé d'annoncer son trépas à Lucrèce Borgia, a écrit les lignes suivantes « César mourut le jour anniversaire de son élection au siège épiscopal de Pampelune; on l'ensevelit avec pompe dans cette même ville. 11 avait trente et un ans, l'âge de Néron. « Et l'illustre auteur de Home au moyen âge cite la pompeuse épitaphe en langue castillane gravée sur la tombe du Valentinois, épitaphe que le secrétaire de Henri IV, l'historien de la Navarre, a ainsi traduite en vers français
Ci-gist en peu de terre,
Un qu'on a redouté; 
Qui partout a porté
Et la paix et la guerre.
Passant, qui vas chercher
Quelque chose louable,̃
Pour chose plus notable,
Plus loin ne dois marcher.
Pampelune, la capitale de la Navarre, est une ville charmante, claire, gaie, bien plantée, ornée de jolies promenades et de fontaines pimpantes mais elle est tyrannisée par les ingé nieurs militaires, qui la laissent serrée dans un vieux justaucorps d'étroites murailles, désor mais platoniques au point de vue de sa défense. On y vit très confortablement, ce qui semblera paradoxal à ceux qui redoutent l'Espagne culinaire et les femmes y sont blanches et roses, piquant contraste aux Andalouses. La cathédrale est une merveille, avec ses arceaux gothiques, ses boiseries de la Renaissance, ses ferronneries élégantes et ses grilles d'autel forgées par des fées. Dans son cloître, unique, une surprise attend le voyageur; un sculpteur français du treizième siècle signe un bas-relief superbe « Jehan Perut fit cette histoire. »Mais de César Borgia, pas un mot; il n'y a là ni tombe, ni pierre, et d'épitaphe moins encore. Nous marquerons cependant notre seconde journée d'une croix blanche; aux archives de YAyuntamiento précieuse découverte entre deux feuilles jaunies sur lesquelles on lit:« Borjtr, i 494 ,« nous trouvons trois lettres inédites, deux de César et une de son père, Alexandre VI. Le premier, à l'âge de quinze ans, annonce à ses « magnifiques amis les alcades et jurés » son élévation au siège épiscopal de leur ville; le second, encore cardinal, en sa qualité de vice-chancelier de l'Eglise, leur notifie la décision pontificale à l'égard de son fils Ctsar, « persona a nos muy conyunta », aveu de l'histoireprécieux à recueillir.
En son palais de la « Députation provinciale la ville a aussi ses archives politiques «L'archivo de loscomptos», où s'entassent les bulles, les chartes, les lettres royales, les livres de raison, les dépenses royales, les délibérations, tous les éléments enfin de l'histoire locale, et, à côté des documents, sont conservés aussi les précieux manuscrits des chroniqueurs navarrais.
Déçu dans l'espoir de rencontrer ici les restes de César, nous pouvions du moins remonter aux sources et entendre les témoins oculaires de sa mort. M. Oloriz a judicieusement classé les archives, M. Yturalde, qui en connaît bien les détours, nous y servira de guide.
Que les récits soient faits par des contemporains, Saint-Simon ignorés, ou par les chroniqueurs officiels de la Navarre, qui sont venus puiser aux sources, le récit partout est le même. D'où venait César quand il apparut en Navarre «comme le diable », dit l'un d'eux; personne n'en sait rien mais, au moment de son arrivée, le grand connétable Luis de Beamonte, rebelle à son roi, occupait la forteresse de Viana, la clef du petit royaume; il s'agissait de la reprendre. César, toujours belliqueux, demanda le commandement des troupes de son beau-frère, et s'en fut l'investir. Beamonte ne l'attendit point, il laissa son fils à la défense de la place et gagna la campagne. Le siège devait durer, les vivres se faisaient rares; le connétable eut l'audace de s'avancer jusque sous les murs de Viana et, à la faveur de la nuit, il put introduire dans.la place soixante chevaux char gés de farine. De sa personne, il se tenait aux écoutes sur la route de Mendavia. Prévenu trop tard, César donna l'alarme, sauta sur son cheval et, se croyant suivi, piqua, droit sur les rébelles, dont il atteignit l'arrière-garde et tua trois hommes de sa propre main. De loin, le connétable voyait ce cavalier qui, séparé des siens, se laissait emporter et frappait sans trêve-; il détacha quelques hommes d'armes, et ceux-ci par des feintes, l'attirèrent dans un ravin peu profonde ou les" siens le perdirent de vue. Seul contre cinq, désarçonne, il combattit en 'héros, mais frappé .d'abord sous l'aisselle, au défaut de l'armure, il tomba bientôt percé de blessures. Sa brillante armure tenta les aggpesseurs, ils le dépouillèrent et abandonnèrent le cadavre en le couvrant d'une pierre.
Dès qu'il vit cette cuirasse aux armes d'un prince, Beamonte s'emporta contre ceux qui n'avaient pu prendre vivant celui qui la portait et envoya chercher le cadavre, Les siens allaient l'atteindre quand ils entendirent les clameurs des royaux; ils durent rebrousser chemin, entraînant avec eux un écuyer tout en émoi qu'ils avaient trouvé errant sur le champ de bataille. On montra l'armure au prisonnier, qui fondit en larmes, car le matin même il en avait revêtu son maître, « César Borgia de France, duc des Romagnes ». Le temps pres sait, le roi pouvait les joindre; Beamonte tira vers Lérin, laissant l'écuyer en liberté. Juanito Grasica, c'était son nom, revint vers les siens et conduisit le roi Jean d'Albert devant le ca davre de son beau-frère. «On le transporta à Viana, dit l'un des chroniqueurs, et non à Pampelune, comme quelques-uns l'ont voulu dire, et il fut déposé dans l'église paroissiale de SantaMaria.»
Voilà bien, cette fois, l'indication précise du lieu de sépulture.
De Pampelune à Viana, il faut employer deux jours; la route est pittoresque, le pays de Navarre est fait à souhait pour l'embuscade le courrier passe par Estella et ne va pas outre ce jour là c'est le quartier général des carlisles Maroto y faisait fusiller cinq généraux, ses compagnons d'armes, etc'est de laque naguère don Carlos datait ses ordres du jour. On chemine lentement; adieu les six mules andalouses, aux grelots sonores, et le petit zagal, inquiet et vif, au cri guttural, qui émoustille à coups de petites pierres la dclanlera, en lui promettant un beau collier d'argent si elle gravit allègrement lacôte. A midi, le second jour, nous arrivons sur l'éminence où s'élève Viana, la « très noble et très loyale », qui donnait jadis son nom aux fils aînés de Navarre. Il n'y a là ni posada ni fonda, à peine un parador on loge chez l'habitant; le gîte est aimable et cordial est l'accueil.
Dans les rues silencieuses, les petites maisons seigneuriales, aux grands noms sonores, montrent de pompeux écussons sous lesquels on énumôre des titres superbes mais la petite ville est vidé, partout les guerres intestines et les luttes pour l'indépendance ont amoncelé les ruines seule, l'église Santa-Maria, qui se pareà bon droit du titre de succursale de Saint-Jean de Latran, avec son porche superbe criblé de sculptures, rappelle son origine illustre, et les protections pontificales et royales.
Il ne faut compter ici, au point de vue information, ni sur un dépôt d'archives, ni sur une bibliothèque nous n'y rencontrerons pas davantage de ces historiens modestes, savants à huis clos, qui se cachent parfois dans les petites localités et n'ignorent rien du lieu qu'ils habitent. Mais, grâce à la ienveillance de M. de Thibouville, ex-consul de France à Saint-Sébastien, nous sommes en relations par lettres avec le juge de paix du lieu, don Victor Cereceda nos recherches ayant éveillé sa curiosité, il se met à notre disposition pour les seconder. C'est la tradition seule qui va parler; transmise aux vieillards par leurs ancêtres, qui l'ont reçue des témoins oculaires, elle tient lieu de l'histoire même, et les récits naïfs qui nous la rapportent seront tous confirmés par nos recherches. Nous fouillons tout d'abord l'église de Santa-Maria dans tous les sens; pas plus que celle de Pampelune elle ne contient la tombe de César; -les habitants du lieu cependant n'ignorent rien des destinées du monument qui la décorait jadis. Il s'élevait à la droite du maître-autel, il était l'œuvre d'un temps où l'art était dans tout son épanouissement et, sur l'urne sépulcrale, des sculpteurs italiens avaient représenté les rois de l'Ecriture venant pleurer la mort de César.
A une époque de restauration générale de l'église, un évoque du diocèse dont dépend l'église de Viana, l'évoque de Calahorra, qui regardait la présence des cendres de César Borgia comme un outrage pour le lieu saint, les aurait fait enfouir dans la petite rue parallèle à l'église, au pied de la belle terrasse qui règne tout au pourtour. Et le juge de paix, avec une conviction singulière, affirme que, si l'on ouvrait le sol, on trouverait le cadavre. Mais, nous dit-il, personne, avant notre arrivée à Viana et notre lettre transmise à l'alcade par le consul, ne s'est soucié des cendres de César. La tradition va plus loin; elle désigne depuis des siècles un point nettement défini dans la Calle de la Ruaau pied même des marches qui conduisent au porche principal de Santa-Maria, de sorte que, si vraiment ils y reposent, pas un des fidèles qui entrent dans le temple par cette rue étroite, et pas un des chariots qui viennent au marché ne peuvent éviter de fouler les restes du fils d'Alexandre. Le juge affirme aussi que, quelques années plus tôt, on conservait encore dans la ville une targe ou écu, autrefois suspendu au-dessus de la tombe et sur lequel on lisait la devise de César: Aut César aut nihil. Notre imagination s'échauffe à l'idée de cette proie superbe pour une collection d'armures, digne pendant de l'« Epée de César ».
Les documents réunis dans notre dossier viennent donner de la consistance à ces traditions. La Chronique de Navarre, de Moret, con tinuée par le père jésuite Aleson, qui était né à Viana, rapporte le fait de la violation de la tombe et le place à la fin du dix-septième siècle, à l'époque de la restauration générale de l'église. Et si, d'autre part, on ouvre un livre déjà ancien, les Antiquités de Navarre, de Yangues Miranda, directeur des archives de Pampelune (c'est-à-dire Navarrais et mieux renseigné que personne); on lit au chapitre « Viana » les lignes suivantes, qui reproduisent textuelle ment les assertions des naïfs conteurs « Le sépulcre de César et l'épitaphe n'existent plus, et, d'après ce que m'ont dit quelques habitants de Viana, ils ont été éloignés de l'église par ordre d'un évêque fanatique qui crut que les ossements de César profanaient le saint lieu. »
Enfin, un document inattendu, vient jeter un jour nouveau sur le fait de cette destruction du tombeau par un évêque de Calahorra, il nous est fourni par un passage du fameux journal de Burschardt, le maître des cérémonies d'Alexandre VI. L'assertion explique la haine que les prélats du diocèse pouvaient avoir conçue contre tout ce qui portait le nom de Borgia. «Le 26 avril 1496, Pedro de Aranda, évêque de Calahorra, interrogé par le pape Alexandre VI, accusé d'hérésie, est condamné et enfermé au fort Saint-Ange, où il restera cinq mois prisonnier. »
Un tel redoublement d'informations, qui toutes prouvent la vraisemblance de la tradition recueillie à Viana même, devait déterminer don Victor Cereceda à fouiller l'emplacement désigné, Si un étranger ne pouvait point prendre une telle initiative, le juge actuel, alors adjoint à l'alcade, avait toute qualité pour le faire, et l'honneur lui en revient. En présence du secrétaire de la municipalité et de deux personnes dans la confidence, comme si on devait renouveler simplement la mosaïque de cailloux qui sert de pavage à la « Calle de la Rua », don Victor fit attaquer le sol au ras de la dernière marche dans toute sa longueur et sur une largeur d'un mètre seulement. A un mètre de profondeur, on trouva quelques ossements mêlés à de la terre, ossements peu nombreux, mais dont les éléments pouvaient appartenir àdeux cadavres. En avançant davantage, à la même profondeur, la pioche s'arrêta sur destuiles posées horizontalement et recouvrant une cavité étroite et longue en forme de cercueil, fermée sur les côtés par d'autres tuiles non cimentées qui supportaient les premières. En soulevant les tuiles du couvercle, on vit apparaître un squelette complet et en apparence bien conservé mais, dès que l'alcade porta la main sur le crâne, il céda sous la -pression, Il était évident que si on persistait à exhumer ces restes, on les verrait tomber en poussière. Toutes choses furent donc remises discrètement en place après constatation et procès-verbal.
Tels sont les faits qui furent dénaturés bientôt par la rumeur publique. L'Académie de l'histoire en fut saisie, et le ministre de la gobernacion demanda des explications au gouverneur de Pampelune au sujet, dit le rapport, de « la découverte du sépulcre du duc de Valentinois dans l'église Santa-Maria de Viana, où les profanateurs, ayant rencontré le cadavre, entier et momifié, avaient tranché la tête, emporté le crâne, et commis bien d'autres excès ».
L'enquête, confiée à don Nicasio Landa, savant praticien, directeur de l'hôpital militaire  de Pampelune (avec lequel nous avions eu la bonne fortune de vivre de longs mois côte à côte, au Maroc, à l'état-major du maréchal O'Donnell), et à don Juan Yturalde, artiste et écrivain distingué (notre guide à l'Archivo de los comptos), tourna naturellement à l'honneur de l'alcade; et un membre de l'Académie de l'his toire, dont le nom est sympathique à tous dans notre pays, don Pedro de Madrazo, frère du peintre célèbre, membre correspondant de notre Académie des beaux-arts, dans un article très développé et très renseigné, à la Illuslracion española y americana, publia la teneur du procès-verbal de la fouille (attribuée dans son récit à l'initiative d'un écrivain et archéologue français). Voici les conclusions qui mirent fin à l'horrible légende recueillie par le ministère:
« Le sépulcre de marbre de César Borgia a malheureusement été détruit et dispersé il y a bientôt deux siècles c'est alors que fut commise la véritable profanation et accompli l'acte de vandalisme. La reconnaissance qu'on vient de pratiquer aux lieux où une génération déjà lointaine a enfoui le cadavre qu'il contenait, constitue au contraire un acte mesuré, respectueux, prudent et digne de toute approbation. »
L'écrivain cependant faisait ses réserves et les résumait ainsi « Aucune inscription, aucune marque ou insigne ne dénonce la personnalité des restes; on a trouvé sans doute un squelette conservé tout entier, protégé par des pierres disposées en forme de cercueil, mais on a mis à jour d'autres ossements. Qui nous dit que ces restes ne sont pas tout aussi bien ceux de César? »
Si, en effet, on ne peut douter qu'on ne soit  en présence des restes de Borgia en ouvrant la fosse où la tradition conservée à Viana veut
que l'évêque les ait fait jeter, pourquoi d'autres ossements épars à côté du cercueil fait ex pro fesso pour les conserver? C'est qu'en restaurant l'église et en soulevant le pavement on a trouvé sans doute des débris de sépultures, et on les a enfouis près de la fosse faite spécialement pour le Valentinois. Quant à l'absence d'insignes et de toute désignation, elle est la conséquence de la pensée qui a guidé celui qui a ordonné la violation de la sépulture.
Quel était, en effet, son but en accomplis sant un acte dont on n'a plus à douter? Le prélat voulait flétrir la mémoire du fils d'un pape adultère et sacrilège, odieux à sa génération, qui avait déconsidéré l'évêché de Calahorra en accusant d'hérésie le titulaire et le condamnant au cachot; et il rejetait du saint lieu les cendres de César, évêque apostat, cardinal renégat, deux fois assassin et parjure. Comment donc, dans les obscures gémonies où il fallait enfouir son cadavre, l'aurait-il désigné à la postérité, plus sceptique et moins passionnée, et qui ne se souvient aujourd'hui que de la grande pensée politique qui s'abrita sous ce crâne tombé tout à l'heure en poussière ? La fameuse épitaphe aura donc disparu la première.
Jamais, dans une petite ville ruinée, décimée par la guerre étrangère et les luttes intestines, la tradition des hommes et des choses du passé ne s'est conservée plus intacte qu'à Viana, et jamais, en face des monuments, le passé ne s'est reconstitué avec un plus puissant relief. Viana sue l'histoire; le mule tier qui passe, nous voyant le crayon à la main, hypnotisé devant ces marches qui recouvrent le cadavre,'comme si nous voulions les soulever par la force du regard, nous arrête, pour nous raconter l'histoire de Borja, « un Italien, dit-il, malgré son nom espagnol qui repose sous ces cailloux dont sa mule fait jaillir l'étincelle. Et il s'offre à nous guider jusqu'à la porte par laquelle il sortit pour aller trouver la mort. Quand, arrivé devant cette porte sur laquelle nous lisons le nom Concepcion, nous objectons que les historiens la désignent sous le nom de Puerta de la Solana; un passant nous montre d'un air victorieux le boulevard de la Solana, sur lequel elle débouche.
Tout prend un corps à mesure que nous avan çons don Victor nous aide à retrouver, enfermés dans un groupe de maisons qui aujourd'hui en cachent la structure; le plan, la forme, les casernes, les puits, les ponts-levis et les créneaux du castillo investi par César; et quand nous cher chons « la porte secrète, au Midi, donnant sur la campagne, par où, au dire de la Chronique de Zurita, le connétable introduisit les soixante chevaux chargés de farine », une jolie fille de Navarre, gardienne des clefs du château, laisse échapper devant nous le nom de Puerta del Socorro, porte du Secours, qui devient un trait delumière pour l'histoire. Enfin, dans le ravin, au Barranco fal.il où César tomba en combattant, le garde civil chargé de notre sécurité, dans cette belle langue espagnole, sonore, redondante et faite pour les récits épiques; nous raconte le trépas du Valentinois, resté nu sur le champ de bataille. De sorte que, dans ce pli de terrain témoin d'un drame séculaire, évoquée par cette tradition vivante comme si elle était née d'hier, la figure de ce Borgia, dont nous avons retrouvé les portraits, manié l'épée, rassemblé les let tres et enfin exhumé les ossements se dresse sanglante sur des horizons que quatre siècles n'ont pu changer. Où trouver, par les temps troublés où nous sommes, des émotions plus saines et plus fortes que ces grandes émotions de l'histoire?
CHARLES YRIARTE.

Viana por Madrazo, 1886

Título: Navarra y Logroño
Colección: España, sus monumentos, su naturaleza e historia
Autor: Pedro de Madrazo, 1816-1898
Publicación: Barcelona, D. Cortezo y ca
Año: 1886
Biblioteca: Harvard University
Fuente: Internet Archive (archive.org)
Tomo I Tomo II Tomo III
Viana. Tomo III, pg. 500



VIANA. — Tiene esta ciudad historia muy gloriosa. La fundó D. Sancho el Fuerte reuniendo en la localidad actual las aldeas de Longar, Tidón, Prezuelas, Cuevas, Piedrafita, Soto, Goraño y Cornava (1). Si existía antes algún pueblo con el nombre de Viana, no se sabe; pero si le había, para nada sonaba, y D. Sancho le sacó de la oscuridad escogiéndole como lugar el más oportuno para formar una plaza de armas respetable en la frontera de Navarra mirando á Castilla. Aún se veían á principios
de este siglo por los contornos de la ciudad algunos vestigios de las iglesias de las referidas aldeas (2). Para impulsar el crecimiento de la nueva población, concedió aquel rey á sus vecinos grandes privilegios (3), y la ciñó además de fuertes muros para que sirvieran de firme baluarte al reino en caso de perderse la Rioja. Los de Viana correspondieron lealmente á la confianza que en ellos depositó la corona, la cual bajo los reinados de D. Teobaldo II, de D. Enrique, de Luís Hutino y Felipe el Luengo, de Carlos II y muchos de sus sucesores, le otorgó nuevas mercedes. Entre estas es una de las más notables la que le hizo la reina D.ª Blanca, viuda de D. Enrique, el último monarca de la dinastía de Champagne y Brie.
El infante D. Fernando, hijo del rey de Castilla, había combatido á Viana tan reciamente por dos veces, y con tanta obstinación en 1274, que taló sus huertas y viñas é hizo á los habitantes grandes daños: éstos, para defenderse con más desembarazo, deshicieron sus aldeas, derribaron todas las casas que tenían fuera de la muralla, más numerosas que las del interior de la villa, é hicieron otros sacrificios por mantenerse fíeles á su reina. Y ella, agradecida á tan generosa abnegación, que coronó el éxito, teniendo el infante que abandonar su empresa, libertó á Viana del censo que le pagaba cada casa, por medio de una carta de gracia concebida en los términos más honrosos y lisonjeros para su villa (4).
A principios del siglo XIV tuvieron los vecinos de Viana contiendas acerca de la talla ó repartimiento de contribuciones vecinales para las fortificaciones y otras necesidades del pueblo, y acudieron al Gobernador del Reino, Alfonso Robray, en demanda de justicia. El gobernador mandó que el concejo eligiese diez hombres buenos, que bajo juramento apreciasen las casas y las heredades del territorio de Viana y sus aldeas, formando una escala gradual de valores; que esta tasación se consignase en un libro y se entregase al concejo; y que hecho esto, los jurados de la villa, recorriéndola toda de un cabo al otro, fuesen tomando declaraciones á todos los vecinos acerca de sus propiedades, así rústicas como urbanas, cotejando estas declaraciones con las valuaciones consignadas en el libro, á presencia de los interesados, y escribiendo en otro libro el rolde de los bienes manifestados ó declarados. Dictó las reglas que habían de observarse al hacer constar las mejoras de las fincas y las depreciaciones de las mismas; estableció los casos en que por la pérdida de éstas cesaba la obligación de la talla, y lo que había de pagarse al tenor de las transformaciones verificadas en la propiedad; con otras prevenciones de equidad y prudencia (5) que prueban no era aquel siglo tan atrasado en prácticas económicas como generalmente se cree, suponiendo que por no hablarse entonces de ciencia de Hacienda y de Economía política eran ignorados sus fundamentos. Debemos pues reconocer que bajo el gobierno de Alfonso Robray tuvo Navarra, ó Viana al menos, su padrón de riqueza imponible, su catastro, sus juntas de valoración, etc., análogos á los que conocemos hoy.
No estaban los vianeses tan adelantados en materia de legislación criminal: en el último tercio del siglo XIV, tantos años después de redactadas en Castilla las sabias leyes de Partida, aún perseveraba en Navarra la bárbara costumbre de permitir la venganza privada para castigar, no sólo á los delincuentes conocidos, sino á los comunes que carecían de culpa, sólo porque en su territorio se había cometido el delito. Hoy que la autoridad y el derecho de castigar se hallan refundidos en el Supremo poder del Estado y en los tribunales, no comprendemos apenas cómo podía ser respetada la autoridad de una reina constituida en el caso crítico que vamos á contemplar. — Dieron muerte una noche en Viana al escudero Martín de Araiz, sin poderse averiguar quién fuese el matador, á pesar de haber mandado prender á ciertas personas en quienes habían recaído sospechas: mandó el consejo de la reina D.ª Juana, mujer de Carlos II, en ausencia de éste, que el concejo de la villa pagase 400 florines, de los cuales diese 100 al hermano del muerto para invertirlos en sufragios por su alma; pagó la villa 300 florines, y solicitó remisión de los 100 restantes, alegando sus buenos servicios y las pesadas cargas que el concejo había soportado en la empresa de Logroño y otros honrosos empeños de la corona; y la reina, movida de tan justificados motivos, le perdonó los 100 florines. Pero Lope de Andueza, escudero, hermano del asesinado Martín de Araiz, solicitaba de los vecinos y del concejo de Viana la satisfacción de su venganza y los molestaba con continuas amenazas y asechanzas, que el derecho y la costumbre le permitían; y entonces la reina, para poner término á una situación tan violenta, se humilló hasta escribir una carta al ofendido Lope pidiéndole que cesara en su venganza. Ordénale en ella, como sabe ordenar una dama que ruega, que comparezca en su Consejo á recibir los cien florines al tercer día después de la próxima Epifanía, y añade: Nos desde agora para entonz les finamos (al concejo de Viana y á todos los vecinos y habitantes de la villa) la dicta enemistad, et les damos paz, fin et tregoa por vos et por todos los parientes et valedores del dicto muerto, et vedamos et defendemos á vos et a eillos, so pena de encorrer en caso de traycion, que à los dictos de Viana ni à ninguno deillos non fagades mal, daño ni villanía en personas nin bienes, como a aqueillos con quienes habedes paz, fin è tregoa (6).
La misma dureza de costumbres que revelaba esa insistencia del agraviado en obtener venganza y satisfacción, contribuía á dar al corazón de los viaaeses un temple excepcional: cuando don Enrique de Castilla puso sitio á la villa navarra, en 1460, siendo ya ésta cabeza del principado de Viana, combatiéndola todos los días con bombardas, trabucos cortantes, è otras diversas artillerías, ellos se defendieron hasta tanto que fallesciéndoles provisión é mantenimiento, venían en tiempo que comían caballos è otras fieras inusitadas (7). Expugnó la villa D. Enrique, pero el sitio no fué menos glorioso para los sitiados. Defendía la plaza mosén Fierres de Peralta, condestable entonces de Navarra, que resistió con grande ánimo los ataques del enemigo, y á no tener que hacer frente más que á los hombres, hubiera conservado la villa; pero el hambre le obligó á capitular y rendirse, para lo cual obtuvo expresa licencia y mandato del rey su señor. Entonces entró en Viana D. Gonzalo de Saavedra, Capitán general de Castilla, y mientras él entraba por una puerta con la alegría del triunfo, salía por otra mosén Píérres vestido de luto, demostrando así el dolor que le causaba su desgracia. No tardaron los vianeses en repararla, porque luego cobraron nuevo aliento con la presencia del obispo de Pamplona y de D. Luís de Beaumont, conde de Lerín, y el alcalde, los jurados, los clérigos y legos aunaron sus esfuerzos contra el capitán invasor que se había hecho fuerte en el Castillo, y recobraron éste.
Llega el momento en que los reyes de Navarra, que disfrutaban en su reino de cierta tranquilidad, con motivo de la muerte inopinada del rey de Castilla, D. Felipe I de Austria, y de la vuelta del rey Católico al gobierno de aquel poderoso Estado, se ven precisados á renovar sus pretensiones á la restitución de las villas y lugares desmembrados de su corona en el Principado de Viana. El revoltoso conde de Lerín por su parte, esperanzado con el apoyo del rey D. Fernando, á quien ve restituido á la plenitud de su poderío en Castilla, rompe de nuevo las hostilidades contra el rey D. Juan de Labrit, y comienza una trabajosa campaña en que combaten con varia fortuna el ambicioso condestable, secretamente auxiliado por los castellanos, y el monarca ya amagado de la pérdida de su corona por las asechanzas del rey Católico. En esta coyuntura (año 1507) preséntase en el campo del rey de Navarra el duque de Valentinois, César Borja, fugado del castillo de la Mota de Medina del Campo, donde le había tenido preso D. Fernando el Católico desde fin del año 1506. El presentado era cuñado de D. Juan, casado con su hermana Carlota de Albret ó Labrit, la hermosa princesa que en su espléndido retiro de la Motte-Feuilly, en el Berry, cerca de su protectora y amiga Juana de Francia, la virtuosa repudiada de Luís XII, sin esperanza quizá de volver á estrechar en sus brazos al hombre con quien sólo estuvo unida algunos días, adoraba, como vencida por un misterioso talismán, al monstruo de crímenes y de grandeza que el rey de Francia le había dado por esposo (8). César Borja estaba muy lejos de ser un libertino vulgar: terror de la Romana bajo el pontificado de su padre el papa Alejandro VI, guerrero como Alejandro, ambicioso como César, estrenuo como el Cid, libidinoso como Calígula, cruel como Nerón y taimado como Luís onceno, era á los 30 años uno de los más grandes genios militares que produjo el decimoquinto siglo. Todo en él era grande, los vicios y las calidades: no las virtudes, porque ninguna tenía. Era hermoso, magnánimo, seductor, y poseía irresistibles atractivos que hacían se le perdonase, ó se disimulase al menos, la lepra moral que cubría su alma (9): — Aunque venía escapado de Castilla, era inmensa la aureola de grandeza que le daba el haber asombrado á Italia con sus victorias y triunfos, con sus rigores y su prestigio; el haber salvado los Estados de la Iglesia, el haber sido el único debelador de los príncipes y tiranos que los tenían usurpados, y ser todavía, á los 3 2 años no cumplidos, el único poder capaz de detener en Ñapóles el vuelo del rey Católico y de su gran capitán Gonzalo de Córdoba. El rey de Navarra no podía menos de darle el primer puesto en su campamento : nombróle su capitán general ; y fué su primera empresa poner sitio á Larraga, dándole varios combates y reiterados asaltos. Resistió bizarramente la villa, cuya guarnición mandaba Oger de Verástegui, puesto allí de gobernador por el conde de Lerín. Creyeron prudente el rey y el duque levantar el asedio, y marchó este último con sus tropas á buscar al Conde que estaba en las cercanías de Mendavia atendiendo á la defensa de las plazas vecinas, Andosilla, Sesma, Carear, Miranda de Arga y otras que le eran adictas. 
La villa de Viana, aunque cabeza del principado tan unido en intereses al partido beamontés, estaba ya por el rey ; pero el castillo se mantenía en la obediencia del conde rebelde, y para quitarse de encima este cuidado, resolvió D. Juan expugnarlo. Fué aquel fuerte reducido al último aprieto, más por falta de víveres que por el rigor de las embestidas, y el conde de Lerín, que tenía dentro de él á su hijo primogénito, se propuso socorrerlo á todo trance. 
Hallábase en Mendavia con doscientos caballos escogidos y alguna gente de á pie espiando la ocasión de ejecutar su intento, cuando de repente se levantó una horrorosa tempestad con deshecha borrasca de vientos y aguaceros; y pensando el duque de Valentinois que el enemigo no saldría al campo en tan mala coyuntura para socorrer á los sitiados del castillo, puso á cubierto sus guardias y centinelas, dejando desampara- das las avenidas. Á favor del estruendo de la lluvia y del viento, salieron de Mendavia sesenta jinetes, beamonteses, llevando cada cual un saco de harina en la grupa del caballo y además mucho pan cocido: llegaron cautelosamente al castillo, y sin ser sentidos, metieron por una puerta falsa las provisiones. Venida la mañana y tratando de volverse á Mendavia aquella gente, divisaron hacia el camino de Logroño alguna caballería, y creyendo que era el socorro de trescientos jinetes castellanos que el duque de Nájera había prometido al conde de Lerín, empezaron á gritar: Beaumont! Beaumont! — Produjeron estas voces gran de alarma en la villa, y el duque de Valentinois, que estaba en ella, resentido de la que estimaba sangrienta burla, se preparó inmediatamente á castigarla saliendo al campo. 
Era hombre fastuoso y derrochador: en Italia había contraído la costumbre de ostentar en los lances de honor sus más lujosos arneses, y eran sus armaduras verdaderas maravillas de los talleres de Venecia, Milán y Florencia. Los más hábiles armeros, grabadores, cinceladores y esmaltadores, los más peritos en el arte de repujar y damasquinar; los Pinzidimonte, los Negrolos, los Azziminos^ los Piatti, los Pellizone, los maestros de los Piccinini y del Cellino, habían construido para él elegantes 
escudos, espadas (12), cascos, corazas y gorjales. En aquel ins- tante hizo que su escudero Juanicot le vistiese una de sus más ricas armaduras; mandó bardar con las mejores piezas de su guadarnés un soberbio caballo rucio que tenía, de nariz hendida, y que se aprestasen á salir con él al momento mil caballos y toda la infantería disponible. Impaciente de habérselas con el de Lerín, resolvió adelantarse á reconocer el campo, mientras se disponía á seguirle su ejército, y saliendo de la villa por el portal de la Solana^ como el suelo estuviese resbaladizo por la abundante lluvia de la noche, se le fueron las manos al fogoso caballo, que él gobernaba con excesivo rigor, hasta dar con el hocico en tierra. Lo levantó con una enérgica sofrenada profiriendo una horrible maldición, sin curarse de aquel mal presagio, y viendo de lejos la hueste del Conde de Lerín, que había salido de Mendavia para proteger la retirada de los sesenta jinetes que introdujeron en el castillo las provisiones, se adelantó hacia ellos 
amenazante. — Beaumont que vio que un caballero solo, cubierto de todas armas, con una larga y gruesa lanza de dos hierros en la diestra y montado en un caballo brioso, corría hacia él voceando á toda furia: esperad, esperad, caballeros! vuelto á los suyos, les excitó á que saliesen algunos de ellos á hacer frente á aquel hombre temerario. Destacáronse entonces á su encuentro tres hidalgos de sus guardias, y le esperaron en una especie de barranco ú hoyada donde no le fuera posible revolverse ni 
utilizar su arrojo y destreza. Allí se trabó la lucha, y fué funesta para el Duque de Valentinois, porque al levantar el brazo para herir con la lanza á uno de sus contrarios, otro de ellos que estaba hacia su derecha algo desviado, le dio tan terrible lanzada por el sobaco, donde falseaba el arnés, que le atravesó el cuerpo de parte á parte, dejándole muerto. — Fué esto el 1 2 de Mayo de 1507, el día mismo (observa el P. Alesón) que, quince años antes, había ceñido César Borja la mitra de Pamplona, á la cual renunció, juntamente con el estado eclesiástico, con escándalo del mundo cristiano. Vino á perecer dentro de la Diócesis de que había desertado, y nota á este propósito Paulo Jovio — que en realidad le era poco afecto — que no se dio nunca el caso de que lograse buena muerte ninguno que, una vez recibidas las sagradas órdenes, abjurase luego de ellas (i13). — Los matadores le desnudaron de sus magníficas armas y vestido, y le dejaron en cueros en el barranco, sin pasar su humanidad á 
otra atención (dice el continuador de Moret) que la de cubrirle can una piedra las partes vergonzosas. Los tres guardias presentaron al Conde de Lerín el caballo y los lujosos atavíos del difunto, de que se quedó maravillado sin saber quién fuese tan gran personaje. Trajéronle de allí á poco un prisionero que acababa de caer en manos de los soldados del Condestable que re- corrían el campo. Era éste el escudero de César Borja, que siguiendo á su señor, había quedado rezagado por la velocidad del impetuoso corcel del general y tomado equivocadamente distinto camino: y cuando llegó á presencia del Conde, reconoció con pesadumbre el caballo y los despojos del Duque, y declaró quién era el muerto. El Conde, alborozado, dio libertad á Juanicot para que fuese á contar el caso al rey D. Juan y á su gente, y el monarca, atónito ante suceso tan impensado, mandó suspender la marcha de su ejército, que iba ya á salir al campo como tenía dispuesto el de Valentinois. 
Recogió el cadáver de éste y lo hizo envolver en un capote ó manto de grana, y dispuso que lo llevasen á Viana (14), donde fué depositado en la iglesia parroquial de Santa María. En la capilla mayor le labraron un sepulcro, obra quizá de los acreditados escultores maestro Andrés y maestro Nicolás, que habían tallado pocos años antes la preciosa sillería del coro de Santa María la Real de Nájera, dado que no llamase D. Juan III á su reino, para ejecutarlo, al estatuario Juan de Olótzaga^ que acababa de hacerse famoso en Huesca aquel mismo año 1 507 animando la severa portada de su catedral con soberbias estatuas dignas del cincel de Donatello (15). El artista hizo una urna sepulcral según el estilo característico de aquella época en España, donde todavía el arte del Renacimiento era cosa exótica. Decoraban sus frentes las acostumbradas hornacinas, ocupadas por figuras de gran relieve, inscritas aquellas en arcos conopiales de profusa ornamentación y separadas unas de otras por  esbeltos y achaflanados contrafuertes, rematando en elegantes pináculos. Las figuras ó estatuillas representaban personajes bíblicos, todos reyes (16). 
¡Á cuántas reflexiones sobre la nada de la arrogancia y del orgullo humano no habrá dado ocasión aquella tumba! No ya los enemigos de los Borjas, sino sus mismos adeptos, veían, por designio de la divina Providencia, traído á yacer muerto bajo la jurisdicción espiritual de la mitra de Pamplona al que en vida renegó de ella y no quiso permanecer en sus dominios. ¿Qué escarmientos, por otra parte, no se desprendían de su epitafio? El que vivo llevaba en su empresa el ambicioso mote aut Casar ^ aut nihü^ con que pregonaba aspiraciones á llenar con su fama el orbe entero, ahora, muerto, reducido al breve espacio de una fosa, declaraba por medio de la letra esculpida en su urna que el término de toda mundanal grandeza es la nada. Su epitafio venía á decir: 

Aquí yace en poca tierra 
aquel que ella más temía: 
el que la paz y la guerra 
entre sus manos tenía, 
j Oh tú que vas á buscar 
cosas dignas de loar, 
si has de loar lo más diño, 
aquí pare tu camino, 
no cures de más andar I (17). 

Pues los émulos y contraríos del duque ¡qué satisfacción no experimentarían al ver en su sepulcro confirmado el pronóstico del poeta Sannazaro: 

Aut nihil aut Caesar vult dici Borgial quidni? 
cum simul et Csesar posit, et esse nihil 1 

Divulgóse entre el pueblo el rumor de que todas las noches se oían aullidos, espantables voces y misterioso estrépito en tomo de aquel sepulcro, que sólo causaban maravilla á los que ignoraban los sucesos de su diabólica historia (18). Los que de ellos habían sido testigos en Italia^ dado que el Duque tuvo siempre en sus ejércitos soldados españoles, especialmente navarros, mal podían extrañarlo en una época en que la fe en las apariciones y en todo lo sobrenatural era cosa corriente. 
Entre estos, los de imaginación más viva y gallarda tenían forzosamente que recordar con enérgicos colores y ejemplares accidentes, las escandalosas escenas que en Roma y en varias poblaciones de la Romana, Toscana y Ñapóles, habían presenciado ú oído referir. Aquellos misteriosos ruidos serían, para unos, cantos de meretrices beodas que le arrastraban á sus inmundas orgías, ó lamentos de vírgenes violadas, que garando en fantástico é inmenso coro en torno del cruel burlador, desmelenadas y llorosas, con el livor de la deshonra en la frente, flotando en el caliginoso ambiente desgarradas y manchadas sus blancas túnicas, dejaban caer sobre él ardientes lágrimas, que como plomo derretido se hundían en sus carnes. Para otros, aquellos espantosos ecos serían imprecaciones y maldiciones de maridos ofendidos, de esposas bárbaramente forzadas, de príncipes con perfidia desposeídos, de hermanos y deudos alevosamente asesinados. — Los que bajo sus banderas habían militado para arrojar, unas veces con fuerza de armas, otras faltando á la fe de los tratados, otras valiéndose del cohecho ó del veneno, á los Sforzas de Pésaro, á los Malatestas de Rímini , á los Man- 
fredi de Faenza, á los Riarios de Imola y Forlí, á los Varani de Camerino, y de Urbino á los Montefeltro, contemplarían con asombro cómo los vencidos de los Vicariatos romanos, á los que se unían Giacomo de Appiano, Fabricio Colonna y D. Hugo de Moneada, por los odiosos estragos de Piombino y de Capua, le abrumaban ahora con crueles represalias, cebando en su cuello, pecho y vientre, la voracidad de sus ensangrentades bocas, y cómo hacían pasar sobre su espalda las ruedas de los cañones y las columnas de los peones y jinetes, y cómo pisoteaban el gonfalón del aborrecido capitán general dé la Santa Sede, embadurnándole luego el rostro con el fango y la inmundicia reco- 
gidos entre sus pliegues. Estridor de armas, rechinar de carros, relinchar de caballos, atronadoras salvas de artillería, resonante clamor de trompetas y atabales, creerían también escuchar dentro de aquella marmórea urna, trayendo á la memoria con ñera complacencia las pomposas ovaciones que se hizo tributar en Milán y en Roma, donde proyectó en la embriaguez de su delirio oscurecer los triunfos de Julio César, llevando de la plaza Navona al Vaticano y vice-versa, sus once carros enguirnaldados, en el último de los cuales descollaba, inferior á él, el simulacro del que echó los cimientos al romano Imperio. 
¿Qué se ha hecho el sepulcro de César Borja? Poco duró en su ser primitivo: en 1523 le vio íntegro el sabio obispo de Mondoñedo, que nos legó, aunque estropeado, su epitaño. Más adelante, habiéndose reedificado y ampliado la iglesia de Santa María en época que no consta por documentos pero que, á 
juzgar por el carácter arquitectónico que hoy presenta, debió ser á ñnes del siglo xvii, el mausoleo del célebre agitador de la península itálica fué vandálicamente removido del lugar honorífico que había ocupado. A principios del siglo xviii, cuando el P. Alesón continuaba los Anales de Moret, de la preciosa urna decorada de la manera que hemos expuesto, no quedaban más que dos piedras ^ acomodadas en el pedestal del altar mayor! ¿Qué se hizo entonces con los despojos mortales que en ella habían descansado ? Creyóse sin duda que los restos de aquel reprobo no debían profanar el lugar sagrado, y fueron sacados fuera, inhumándolos de nuevo en la calle, al pie de la pequeña escalinata que conduce al vestíbulo del templo (19). 
Cuando murió el duque de Valentinois, su caballo, sus armas y todo su arnés de batalla, según dejamos referido, fueron presentados en Mendavia al conde de Lerín, el cual contempló admirado aquellos magníñcos objetos. Al retirarse á la villa, capital de su condado, ofreció en la iglesia de la Asunción^ como trofeo de guerra, aquella armadura y aquellas armas ; las que estuvieron mucho tiempo pendientes en los sagrados muros — juntamente con el estandarte del vencido enemigo, recabado quizá después de la muerte de éste, en alguna de las acciones subsiguientes — pregonando su victoria (20). 
Viana siguió la suerte de las demás plazas fuertes de Navarra en la incorporación de este reino con la corona de Castilla. Decretóse después que con todas sus aldeas se agregase al corregimiento de Logroño; pero el emperador Carlos V revocó la orden en 1523 por haber reconocido que esto era en perjuicio de Navarra.
Acostumbraba el ayuntamiento de esta villa á celebrar todos los años, por la Pascua de Resurrección, una fiesta llamada del reinado que se reducía á reconocer sus términos y mesones y hacer una cacería general de liebres y conejos, tomando para el gasto un cordero de cada rebaño, y el pan y ofertorio de las iglesias. A vista de esta costumbre, entraban en el soto del rey y corrían la caza que encontraban; mas habiendo sido denunciado el ayuntamiento ante el Alcalde, recurrió al virrey para que no se le inquietase en ella: el cual mandó que no se procediese á más por entonces, pero que en lo sucesivo se observase la provisión acordada. — Viana fué elevada á la categoría de ciudad por el rey D. Felipe IV en 1630. El docto jesuíta P. Alesón, con tanta frecuencia citado en nuestro viaje, tuvo en ella su cuna. 
Durante la primera guerra carlista, fué sorprendido en esta ciudad por la división de Zumalacárregui , en 1834, el barón de Carondelet, general de las tropas de la reina. Mandaba éste una fuerza de 800 infantes y dos escuadrones de la Guardia Real, y se resistió con denuedo al primer choque de la división enemiga, pero después le fué forzoso repleglarse haciéndose fuerte en el convento de San Francisco, dentro de la población, donde permaneció hasta que la aproximación de una columna 
mandada en su auxilio hizo á los carlistas abandonar su empresa.

  1. (1) Agregó también la aldea de Bargota, aunque esta no se despobló del todo. 
  2. (2) Diccionario geográfico histórico de Navarra, art. Viana. 
  3. (3) Pueden verse en el Diccionario de antigüedades de Yanguas, art. Viana. Entre ellos figuran algunos muy notables, como por ejemplo, el de que los de Viana no estuviesen obligados al juicio de batalla, del hierro candente y del agua hirviendo, sino que las pruebas se hiciesen por testigos ó juramento en la puerta de la iglesia de San Félix; que los clérigos no fuesen á hueste, sino á batalla campal con los demás habitantes, notándose ya en esto el principio de la inmunidad eclesiástica, tan exagerada en los tiempos posteriores.
  4. (4) Puede verse en Yanguas, loe. cit.
  5. (5) Una de las prevenciones que más descubren el vicio de las ocultaciones.
  6. (6) Diccionario de la Academia de la Historia, art. cit.
  7. (7) Arch, de Comp. Caj. i6o, n.* 15
  8. (8) Mr. Cdmont Plauchut ha publicado en el número del 6 de Enero de este año 1887 del periódico francés Le Temps un brillante y curioso estudio sobre la mujer de César Borja, titulado La Duchesse de Valentinois. Esta egregia señora, casada en Chinon á los 20 años con el Borja (en 1499 ), vivió algún tiempo fascinada por la juventud de su marido, de 24 años, su prodigalidad, su bizarría y el brillo de su casa; pero se vio abandonada por él, según unos á los pocos días de celebrado su enlace, según otros á los cuatro meses, y afirma el P. Hilarión de Coste que la prudente y virtuosa Carlota sufrió mucho en aquel breve tiempo de vida común por las depravadas costumbres del novio. El desencanto, la desilusión, la hicieron retirarse del trato de la corte: su amiga la reina Juana, abandonada también por su marido Luís XII, y ya simple duquesa de Berry, se había retirado asimismo al convento de la Anunciación de Bourges: Carlota de Albret compró tierras en el mismo país de Berry, y se estableció en La Motte-Feuilly con la hija que tenía de su breve unión con César. Allí vivió con la grandeza correspondiente á su clase, rodeada de su servidumbre, en actos continuos de piedad y derramando el bien por todas partes. Desde allí hacía frecuentes excursiones á la capital del Berry para ver á la ex-reina Juana; y cuando ésta murió, en i 507, ya no volvió á dejar su retiro. A poco tiempo supo la muerte trágica de César Borja : y aquella hermosa princesa viuda, de 27 años, que á imitación de otras muchas señoras ilustres de su tiempo, podía aspirar á un nuevo y menos desgraciado enlace, sólo pensó desde entonces en pagar el tributo de su dolor al hombre ingrato á quien había amado á pesar de sus indignidades. Vistióse de riguroso luto : enlutó toda su casa, su capilla, sus literas, su caballeriza; puso de luto á toda su servidumbre. Murió de 3 3 años en i <; 14: su hija, casada en segundas nupcias con Felipe de Borbón, señor de Busset, mandó erigir para ella un magnífico mausoleo con estatuillas alegóricas, que labró el imaginero Albert Claustre... Durante la Revolución del 93, unos iconoclastas imbéciles penetraron en la iglesia parroquial de la Motte-Feuilly, decapitaron la estatua yacente de la Duquesa de Valentinois, hicieron pedazos el sepulcro y echaron á rodar los despojos que contenía. 
  9. (9) Dice Mr. Plauchut: César Borja no era aquel monstruo de espantable físonomía, ojos de víbora y sudor de crimen que nos pinta Paulo Jovio : era por el contrario un caballero en todo magnífico, de agudo ingenio é inagotable gracejo, tutto Jesta. Hay quien afirma que era más hermoso que el Duque de Gandía, su hermano y víctima, y aun más aún que el rey Fernando, que pasaba por el hombre más seductor de la península. El distinguido escritor francés Mr. Ch. triarte, que está reuniendo preciosos datos para una extensa monografía sobre tan interesante personaje, es de la misma opinión que Mr. Plauchut respecto de la semblanza física de César Borja : los curiosísimos retratos que de él ha recogido en Italia, distan mucho de representarle como hombre feo y repugnante : casi todos dan la idea de un personaje dotado de varonil hermosura, gran distinción y elegancia natural. 
  10. (10) Esto se ha averiguado modernamente con motivo de haberse interesado con el Sr. Alcalde de Viana en la investigación, el Sr. Cónsul de Francia en San Sebastián, deseoso de proporcionar á nuestro amigo el distinguido escritor fran cés M. Iriartc, arriba mencionado, datos sobre la tumba de César Borja. El Sr. don Víctor Cereceda, ilustrado teniente-alcalde, había mandado reconocer el Archivo municipal sin tener la suerte de hallar documento alguno relativo al asunto; pero con buen acuerdo se dejó guiar por la tradición, antigua en la ciudad, de que el cadáver de Borja había sido trasladado fuera de la iglesia y frente d ella por áisposición de la autoridad eclesiástica, y acompañado del Secretario del Ayuntamiento, se constituyó en la calle de la Rúa, contigua á la escalinata de Santa María, y allí, en presencia de varias personas, habiendo mandado practicar una excavación en el suelo, descubrió tres sepulturas, dos de ellas con huesos desordenados y revueltos, y otra con un cadáver entero pero ya en estado de pulverización, sin inscripción alguna ni señal que revelase la condición del sujeto. De estas tres sepulturas ¿cuál es la de Borja? No es posible averiguarlo. 
  11. (11) Recuérdese lo que hemos manifestado en este mismo capítulo hablando de la iglesia de la Asunción de Lerín. 
  12. (12) El Duque de Sermonetta posee en Italia una preciosísima espada que hizo para César Borja un armero que se fírma Ercole^ hasta ahora desconocido. Es obra del renacimiento, de lo más elegante que puede verse en su género, y por la calidad de su ornato se viene en conocimiento de que tan soberbia pieza fué fabricada, no para que la usase su dueño en los campos de batalla, sino para las grandes solemnidades, triunfos, paradas, actos de corte, etc. La vaina de esta espada se halla en el museo de Kensington, en Londres, y es también de muy bello estilo en su adorno. De ambos objetos tiene sacados esmeradísimos dibujos Mr. Iriarte para la moncfgrafía en que se está ocupando.
  13. (13) ViTAK ILLUSTRIUM viRORUM. Vita magnt Consalvi, Lib. III.— No trato de disculpar la conducta de César Borja, que consagrado al estado eclesiástico desde sus más tiernos años, abjuró luego de la sagrada investidura para hacer la relajada vida que hizo, sacrilego, incestuoso, asesino y fratricida, mal casado y gran guerrero. Pero entiendo que á la corrompida atmósfera que desde niño respiró, á los funestos ejemplos con que se educó, y á las debilidades del Papa Sixto IV que desde la cuna, puede decirse, le elevó á las más altas dignidades eclesiásticas, es á quienes principalmente debe achacarse la formación de ese monstruoso engendro de grandeza y de abyección. Niño era de 6 años apenas, cuando una bula de aquel Papa le dispensaba el defecto de su legitimidad para conferirle órdenes menores, motivando la gracia en stníoma^ de supuestas y precoces virtudes: commendabilia iuíV infantilis ceiaiis quoe in te pululare videntur, virlutum indicia^ ex quibus prout fidedignorum tesiimoniis accepimus, etc., dice este documento. Á los siete años, el mismo Papa le hacía merced de todas las pensiones con que estaban gravadas las prebendas y canonicatos de la catedral de Valencia. Poco después, le habilitaba para obtener Dignidades, y le daba el Arcedianato de Játiva y la Rectoría de Gandía. En 5 de Abril de 1483, es decir, cuando César tenia apenas 8 años, le daba el mismo pontífice un canonicato y una prebenda en la propia catedral donde era ya Arcediano ; y al mismo tiempo le otorgaba la prepositura de Albar, Dignidad de la iglesia de Játiva. En 12. de Setiembre de 1484, siendo de 9 años este hijo predilecto de la suerte, el mismo Sixto IV le hacía merced de la Dignidad de Tesorero de la iglesia de Cartagena, i Qué respeto había de tener á las cosas sagradas quien desde niño las había recibido como juguetes!— Los documentos que he citado, y otros no menos curiosos, pueden verse en la interesante colección de documentos sobre los Borjas publicada por nuestro amigo y colega D. Manuel Oliver en el n.*" 6, tomo IX del Boletín de la Real Academia de la Historia. 
  14. (14) No á Pamplona, como escribió Paulo Jovio y repitió Tomasso Tomasi en so VüA del Duca Valentino, t. 11. 
  15. (15) No tengo noticia de que floreciese entonces en Navarra ningún escultor del país apto para desempeñar aquel regio encargo. 
  16. (16) Así lo deducimos de la brevísima descripción que hace de este sepulcro el P. Mesón.
  17. (17) El célebre obispo de Mondoñedo, D. Antonio de Guevara, juzgó este epitafio digno de figurar entre los más notables que había recogido y que publicó en una de sus Epístolas morales dirigida al Almirante O. Fadrique (Epist. lxi.) Declaró haberlo tomado de memoria, y así debió ser en efecto, porque la lección que de él trae es sumamente defectuosa. El P. Alesón lo reprodujo también en los Anales de Navarra (Lib. xxxv, cap. ix, § iv,>, pero completamente dislocada su sintaxis.
  18. Scrivono che per lungo spatio di tempo si intesero urh\ strepiti e voci spaventevoli sopra la sepolíura del Valentino, maravigliandosi tuttiy eccetto quelli che sapevano la vita diabólica che haveva menato quesV uomo. Tomasso Tomasi, obr. cit. T. II al fin.
  19. (19) Esto se ha averiguado modernamente con motivo de haberse interesado con el Sr. Alcalde de Viana en la investigación, el Sr. Cónsul de Francia en San Sebastián, deseoso de proporcionar á nuestro amigo el distinguido escritor francés M. Iriartc, arriba mencionado, datos sobre la tumba de César Borja. El Sr. don Víctor Cereceda, ilustrado teniente-alcalde, había mandado reconocer el Archivo municipal sin tener la suerte de hallar documento alguno relativo al asunto; pero con buen acuerdo se dejó guiar por la tradición, antigua en la ciudad, de que el cadáver de Borja había sido trasladado fuera de la iglesia y frente d ellaporáisposición de la autoridad eclesiástica, y acompañado del Secretario del Ayuntamiento, se constituyó en la calle de la Rúa, contigua á la escalinata de Santa María, y allí, en presencia de varias personas, habiendo mandado practicar una excavación en el suelo, descubrió tres sepulturas, dos de ellas con huesos desordenados y revueltos, y otra con un cadáver entero pero ya en estado de pulverización, sin inscripción alguna ni señal que revelase la condición del sujeto. De estas tres sepulturas ¿cuál es la de Borja? No es posible averiguarlo. 
  20. Recuérdese lo que hemos manifestado en este mismo capítulo hablando de la iglesia de la Asunción de Lerín.

Otros títulos de la colección:





Leyenda "El santuario de San Juan del Ramo"

Título: Leyendas nabarras. El Santuario de San Juan del Ramo
Autor: Juan Iturralde y Suit
Fecha: 20/09/1886
Publicación: Euskal-Erria : revista bascongada San Sebastián T. 15, p. 225-230
Fuente: Biblioteca de Koldo Mitxelena Kulturunea, Diputación Foral de Gipuzkoa
Ficha
PDF
Arco en las ruinas de la iglesia del convento - s. XV
Finalizaba el mes de Julio del año 1445; el sol caía á plomo sobre las feraces campiñas que se extienden entre Logroño y Viana; los labradores interrumpían sus rudas labores y buscaban la sombra de las encinas, abundantes entonces en aquella comarca; los rebaños sesteaban también jadeantes bajo los árboles, sin que se oyera ni el balido de los corderillos, ni el cantar de los pastores; el calor hacia enmudecer hasta á las avecillas del cielo, que se refugiaban entre umbrosas florestas y se bañaban en los riachuelos. Solo se escuchaba en los extensos campos el estridente chirrido de millares de insectos, que semejaba el hervor de aquel abrasado terreno.
Súbitamente sintióse en lo profundo del vecino bosque un insólito rumor; ladridos de lebreles, relinchos penetrantes, ronco son de bocinas, gritos enérgicos y alegres y francas carcajadas.
Lanzábalas un numeroso grupo de lujosos jinetes, que pronto desembocó en el soto persiguiendo á la caza, sin reparar en los rigores de aquella tórrida temperatura.
Las armas y los ricos jaeces, heridos por el sol, brillaban como ascuas; las vistosas caperuzas de los halcones parecían pintadas flores; flotaban los ropajes lucidos de los caballeros, y los briosos corceles desparramándose por el llano, corrían en dirección al Ebro, cual si quisieran limpiar en su corriente el sudor en que estaban empapados. 
Delante de aquellos airosos caballeros, manejando su corcel con notable soltura, corría un joven de fisonomía inteligente, y noble apostura, que tarareaba una sentida cantiga.
Era D. Cárlos, Príncipe de Viana.